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RODRIGO BRAGA – BIOMIMESIS

Exposition : 10 oct – 06 déc. 2019 | Communiqué de presse

« Je me plonge dans la transcendance, dans le sacré, dans ce que nous ne comprenons pas : la vie, la mort, les rencontres, le hasard, la nature. Après tout, la vie concerne ce que l’on ignore. » (Rodrigo Braga)

  • Rodrigo BRAGA, vue de l'exposition "BIOMIMESIS"

Trois ans après son exposition au Palais de Tokyo dans le cadre de SAM ART PROJECTS, l’artiste brésilien Rodrigo Braga revient à Paris dans le contexte de l’actualité « brûlante » de son pays et de sa terre natale, l’Amazonie. Par le biais de photographies et de vidéos qui documentent ses actions, il cherche de nouvelles façons de vivre et de voir la nature – sauvage et résistante, fragile et puissante à la fois. Ses interventions lui permettent de se reconnecter à l’immensité des « petites choses » et de renouveler le lien sacré avec les quatre éléments. Comme la nature qui emploie toutes sortes de stratégies mimétiques, Braga associe les matières et les formes organiques, les plantes, les poissons, la terre, de l’eau. Il manipule ces symboles puissants pour raconter une nouvelle histoire, propre à lui, mais qui parle aussi de notre condition humaine sur cette terre.

SANDRA HEGEDÜS
Sémillante et curieuse, Sandra Hegedüs (née à São Paulo, Brésil) est une collectionneuse et mécène à l’origine de SAM Art Projects, fondation destinée depuis 2009 à promouvoir la création artistique contemporaine. Elle a été récompensée pour son engagement auprès des artistes et de la culture par le Prix Montblanc des Arts et de la Culture 2018.

RODRIGO BRAGA
Rodrigo Braga est né en 1976 à Manaus (Amazonie, Brésil), lieu de travail scientifique de ses parents biologistes. Il a vécu par la suite à Recife (nord-est du Brésil). Il est diplômé en arts visuels de l’Université fédérale de Pernambuco (UFPE, 2002). Il vit actuellement entre Rio de Janeiro et Paris. En 2012, il rejoint la 30e Biennale de São Paulo où il monte l’installation vidéo Tone, un an après la projection de cette œuvre au cinéma MoMA PS1, à New York. En 2016, il présente une exposition personnelle au Palais de Tokyo à Paris et en 2017, il est invité pour une résidence à la Jogja Biennale Indonesia. En 2012, il reçoit le prix Pipa du Musée d’Art Moderne de Rio de Janeiro et, en 2013, le prix des Talents Emergents du Musée d’Art de São Paulo – MASP. Ses œuvres font partie de collections privées et publiques, comme le Musée d’Art Moderne de São Paulo ou le Musée Européen de la Photographie à Paris.

A l’origine de la vocation artistique de Rodrigo Braga se cache l’histoire de son adolescence, une rencontre inattendue avec un chien mourant dans la rue. Ce traumatisme, évoqué dans une de ses premières œuvres où l’artiste a littéralement greffé une tête de chien sur son visage, a induit le thème principal de son travail : la relation complexe de l’homme à la nature, entre la communion et la bataille, entre l’amour et la rage dans le cycle éternel de la vie et de la mort.

Le rapport de Braga à la nature est profondément personnel. Dans les vidéos et photographies qui enregistrent ses expériences, il apparaît toujours seul, nu, comme dans un rituel cathartique permettant de retrouver le contact perdu avec le monde sauvage. Au croisement de la performance et d’une pure image picturale, son travail raconte l’histoire de ses séjours immersifs dans la forêt amazonienne, le désir de s’échapper à la civilisation, de se perdre, de s’effacer dans la nature.

Fils de chercheurs en biologie, Braga a su positionner son travail à l’intersection de différentes disciplines de connaissance : anthropologie, littérature, sociologie et philosophie. Ses images démontrent les limites du langage et regorgent de symboles et de métaphores. Par exemple, l’eau, omniprésente chez Braga, symbolise le lien universel et insolvable de tout sur terre. La jungle, l’océan, les plantes, les animaux, l’homme – tout en contient, l’absorbe et le rend.

L’eau est aussi une métaphore du flux d’énergie qui permet la transformation de la matière biologique et chimique. Cette métamorphose constante est un autre sujet important du travail de Braga. La nature est pour lui un univers hybride où tous les éléments sont égalitaires et interchangeables. Chaque forme peut se transformer librement en une autre: l’eau en poisson, le poisson en feuille, la feuille en plume, la plume en œuf et ainsi à l’infini… La nature des choses est conditionnée par cette transformation éternelle des éléments, cette ressemblance universelle, cette dissolution des frontières entre les êtres – encore une autre façon de comprendre le biomimétisme.

Tourné vers le monde sauvage, Braga puise également ses références dans l’histoire de l’art, dans les natures mortes du grand siècle hollandais, les paysages romantiques, le surréalisme, le land art, les performances d’Ana Mendieta, ou celles de Joseph Beuys berçant le lièvre mort.

La mise en cause de la vision anthropocentrique de l’homme et de sa relation de pouvoir à la nature donne à Braga une possibilité de réconciliation. Ses photographies et ses vidéos sont une visualisation plastique et pittoresque des questions existentielles. Leur monde poétique témoigne de la relation extrêmement intense et passionnelle à la nature qui donne naissance à des métaphores puissantes de l’existence humaine sur Terre, en quête du paradis perdu.

Comité Professionnel des Galeries d'Art ANNE+ coaching